Le fiasco de la foire du livre de Genève ou la leçon à retenir !
La promotion de la Tunisie à l’étranger et de ses performances dans tous les domaines est une nécessité dans ce contexte de lutte contre le terrorisme et de brouillage de l’image de la Tunisie dans le monde. Le livre et la production artistique et intellectuelle en Tunisie constituent un vecteur important pour l’amélioration de l’image de marque de la Tunisie. La participation aux salons du livre doit être réfléchie et concerner toutes les compétences en Tunisie et dans la diaspora. Malheureusement, la participation tunisienne à la Foire du livre de Genève est considérée par de nombreux observateurs et participants avisés, comme un véritable échec et un gâchis financier pour un Ministère de la Culture aux faibles ressources (moins de 1 % du budget de l’Etat). Plus grave encore, l’absence de vision et de connaissance des enjeux des salons du livre pour les auteurs et les éditeurs tunisiens est alarmante. Encore une fois les compétences nationales et dans la diaspora n’ont pas été associées de manière pertinente, la communication sur le livre tunisien n’est pas à la hauteur d’un monde du livre en évolution permanente. Celui-ci cherche des nouvelles expressions, à se faire rencontrer les intelligences et les littératures et non pas des animations qui folklorisent les cultures ! Les mêmes méthodes du passé, les dépenses inutiles et la non médiatisation de nos auteurs fait de cette présence tunisienne à Genève un non-événement ! Cette foire aurait pu être la vitrine de la création littéraire et de l’édition tunisienne en crise, le lieu de présence des auteurs tunisien(ne)s qui comptent en Tunisie et dans la diaspora mais aussi l’espace d’animations littéraires et artistiques avec une forte mobilisation de la diaspora, des acteurs culturels et des ami(e)s de la Tunisie, ce n’était pas le cas. Ces salons sont d’abord l’occasion de valoriser le patrimoine culturel et de diffuser, à travers le monde, nos productions. Les méthodes utilisées pour préparer, organiser et animer les salons spécifiques au livre doivent être évaluées, les moyens affectés doivent d’abord servir à la promotion des auteurs et des éditeurs avant tout, la diaspora peut servir de relais, en tant que partie prenante et acteur de la promotion dans le domaine du livre. Nous appelons le Ministère de la Culture tunisien et les autorités responsables au développement d’une stratégie centrée sur le livre et sa promotion, car ces manifestations ont un impact positif et réel sur la Tunisie et son image dans le monde. Nous appelons à mobiliser les intellectuels et les artistes expatries pour réfléchir à des Assises de la Culture. Notre pays doit s’appuyer sur les compétences dans ce secteur pour mettre en place une stratégie pour la promotion des produits culturels tunisiens. Le rayonnement de la Tunisie passe par la diffusion de sa culture dans le monde et par la mobilisation de sa diaspora. Le livre et les auteurs ne doivent plus être traités comme n’importe quel autre produit, il s’agit de la valorisation d’une denrée rare que possède la Tunisie : l’intelligence et la matière grise. LA CAITE Demande aux élus de la nation une enquête et un audit sur le fonctionnement et la gestion du Ministère des Affaires Culturelles, spécifiquement sur la préparation et l’organisation du salon de Genève 2016.
La CAITE le 15/05/2016
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