Comme tous les tunisiennes et les tunisiens nous avons appris avec beaucoup de douleur, le décès de
12 nouveaux nés hospitalisés au centre de néonatologie de l’hôpital public « Rabta » à Tunis. Nous présentons nos sincères condoléances et notre soutien aux familles des victimes.
Tous les indices divulgués par la presse démontrent encore une fois qu’il s’agit d’une défaillance coupable des responsables de l’hôpital et du Ministère de la Santé publique.
La manière par laquelle les responsables de l’hôpital se sont comportés avec les victimes et leurs
familles démontrent leur mépris de la vie humaine et des sentiments des familles meurtries par cette
catastrophe qu’ils font tout pour l’occulter.
Les déclarations insolentes de la Ministre par intérim accusant la presse et tous ceux qui ont exprimé
leur colère vis-à-vis de cet évènement d’entreprise d’instrumentalisation politique ne font que semer
les doutes quant à la sincérité et le sérieux des mesures prises pour remédier à ce genre de
défaillance coupable, pour demander des comptes aux responsables et pour mettre à jour la vérité
de ce qui s’est réellement passé et entrainer le décès des nourrissons hospitalisés.
Les déclarations du pole judiciaire sur l’ouverture de 12 dossiers séparés d’enquête judiciaire ne fait
que conforter ce doute. Cette séparation risque-t-elle de diluer les éléments de preuve et par voie de conséquence les responsabilités comme cela a été fait dans d’autres affaires.
Cet évènement douloureux et d’autres ne font que confirmer l’existence d’une volonté systématique
de liquidation des services publiques par les partis au pouvoir.
Nous appelons toutes les forces démocratiques et toutes les composantes de la société civile de
redoubler de vigilance pour suivre l’enquête annoncée et de s’opposer à toute tentative d’étouffement de l’affaire par quelque instance que ce soit.
Nous exigeons un véritable plan de sauvetage du service public de santé dans le respect du droit
constitutionnel de chacun aux soins de santé adéquat et d’une lutte sans merci contre la corruption dans ce secteur vital dont notamment l’attribution des marchés publiques et les nominations « politiques » de personnes sans compétence dans les postes de responsabilité.
Mardi12 mars 2019, Liège
Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – Belgique