Hend Mizouni: «Nous saluons les opérations de régularisation des sans-papiers menées par le Maroc»

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Entretien avec Hend Mizouni, s
ecrétaire générale du Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT)

Dans cet entretien, Hend Mizouni, secrétaire générale du CVDT, traite, en marge de sa participation au quatrième «Forum thématique sur la migration» à Tanger, de la question migratoire aussi bien dans les pays maghrébins que ceux du Nord.

ALM : Quel est, à votre avis, l’état des lieux des migrations dans les pays maghrébins et ceux de l’Union européenne ?

Hend Mizouni : Nous continuons malheureusement de constater une montée de la xénophobie et du racisme envers des migrants et des réfugiés en Europe, mais aussi en Afrique du Nord. Cette situation s’est accentuée avec le changement des positions en particulier des pays européens qui ont opté pour des politiques plus rigoureuses pour faire face au terrorisme. Le constat reste le même pour les pays d’Afrique du Nord. Nous profitons de la tenue de ce forum pour dénoncer aussi les actes de violence commis ces derniers temps dans les pays maghrébins à l’encontre des immigrés en provenance de l’Afrique subsaharienne. Nous citons à titre d’exemple les expulsions collectives commises dernièrement par l’Algérie à l’égard des Africains noirs.

Que pensez-vous de la mise en place d’une politique collective entre les pays du Maghreb arabe pour mieux traiter la question migratoire dans la région ?

Cette politique est en fait difficile à se concrétiser. En raison des désaccords qui perdurent entre des pays maghrébins et les empêchent par conséquent et depuis longtemps de s’unir. Sans parler de l’état de l’instabilité politique de certaines zones du Maghreb, dont la Libye. Nous devons, pour l’intérêt du Grand Maghreb arabe, trouver une ligne conductrice qui unit les pays maghrébins. Ce qui va nous permettre de nous imposer comme véritable force vis-à-vis de l’Europe et de trouver des solutions adéquates à la question migratoire.

Quid de la société civile dans les pays les plus touchés par ce phénomène de la migration ?

J’estime que ce sont les gouvernements qui doivent chercher à assumer pleinement leurs responsabilités en particulier envers les réfugiés. Il ne suffit pas pour les pays du Nord de leur ouvrir leurs portes et ensuite de les abandonner à leur sort. Les représentants de la société civile poursuivent certes leur engagement et essaient ainsi de faire de leur mieux pour venir en aide financièrement aux réfugiés et immigrés en situation précaire. Ils sont d’un grand apport moral et psychologique pour ces populations ayant pour leur majorité les guerres et changements climatiques qui touchent leurs pays. Mais ils ne peuvent pas dépasser leurs attributions concernant la question de migration.

Que pensez-vous des opérations de régularisation des sans-papiers menées par le Maroc ?

C’est une bonne initiative que nous saluons et appelons les autres pays maghrébins et ceux touchés par ce phénomène à prendre en exemple. Car ces opérations de régularisation vont permettre aux Africains et aux Arabes en situation irrégulière de sortir du déni et de les aider en même temps à se prendre en charge. Elles favorisent ainsi le respect et la protection de l’être humain en général que la société civile continue de prôner.

Quelles sont les actions menées par votre association CVDT face au racisme dont sont généralement victimes les migrants ?

Nous n’arrêtons pas, en tant qu’association belgo-tunisienne basée à Bruxelles, de dénoncer tout acte de haine raciste et irresponsable à l’encontre des migrants. Nous avons contesté haut et fort les décisions que nous jugeons injustes à l’égard des réfugiés. Nous ne cessons de publier des communiqués pour dénoncer les actes de la xénophobie et de racisme subis généralement par les migrants. Nous venons d’en émettre un autre lors du quatrième Forum thématique sur la migration, qui s’est déroulé du 16 au 18 décembre à Tanger.

 

Entretien avec Hend Mizouni, secrétaire générale du Comité de vigilance pour la démocratie en Tunisie (CVDT)

Dans cet entretien, Hend Mizouni, secrétaire générale du CVDT, traite, en marge de sa participation au quatrième «Forum thématique sur la migration» à Tanger, de la question migratoire aussi bien dans les pays maghrébins que ceux du Nord.

ALM : Quel est, à votre avis, l’état des lieux des migrations dans les pays maghrébins et ceux de l’Union européenne ?

Hend Mizouni : Nous continuons malheureusement de constater une montée de la xénophobie et du racisme envers des migrants et des réfugiés en Europe, mais aussi en Afrique du Nord. Cette situation s’est accentuée avec le changement des positions en particulier des pays européens qui ont opté pour des politiques plus rigoureuses pour faire face au terrorisme. Le constat reste le même pour les pays d’Afrique du Nord. Nous profitons de la tenue de ce forum pour dénoncer aussi les actes de violence commis ces derniers temps dans les pays maghrébins à l’encontre des immigrés en provenance de l’Afrique subsaharienne. Nous citons à titre d’exemple les expulsions collectives commises dernièrement par l’Algérie à l’égard des Africains noirs.

Que pensez-vous de la mise en place d’une politique collective entre les pays du Maghreb arabe pour mieux traiter la question migratoire dans la région ?

Cette politique est en fait difficile à se concrétiser. En raison des désaccords qui perdurent entre des pays maghrébins et les empêchent par conséquent et depuis longtemps de s’unir. Sans parler de l’état de l’instabilité politique de certaines zones du Maghreb, dont la Libye. Nous devons, pour l’intérêt du Grand Maghreb arabe, trouver une ligne conductrice qui unit les pays maghrébins. Ce qui va nous permettre de nous imposer comme véritable force vis-à-vis de l’Europe et de trouver des solutions adéquates à la question migratoire.

Quid de la société civile dans les pays les plus touchés par ce phénomène de la migration ?

J’estime que ce sont les gouvernements qui doivent chercher à assumer pleinement leurs responsabilités en particulier envers les réfugiés. Il ne suffit pas pour les pays du Nord de leur ouvrir leurs portes et ensuite de les abandonner à leur sort. Les représentants de la société civile poursuivent certes leur engagement et essaient ainsi de faire de leur mieux pour venir en aide financièrement aux réfugiés et immigrés en situation précaire. Ils sont d’un grand apport moral et psychologique pour ces populations ayant pour leur majorité les guerres et changements climatiques qui touchent leurs pays. Mais ils ne peuvent pas dépasser leurs attributions concernant la question de migration.

Que pensez-vous des opérations de régularisation des sans-papiers menées par le Maroc ?

C’est une bonne initiative que nous saluons et appelons les autres pays maghrébins et ceux touchés par ce phénomène à prendre en exemple. Car ces opérations de régularisation vont permettre aux Africains et aux Arabes en situation irrégulière de sortir du déni et de les aider en même temps à se prendre en charge. Elles favorisent ainsi le respect et la protection de l’être humain en général que la société civile continue de prôner.

Quelles sont les actions menées par votre association CVDT face au racisme dont sont généralement victimes les migrants ?

Nous n’arrêtons pas, en tant qu’association belgo-tunisienne basée à Bruxelles, de dénoncer tout acte de haine raciste et irresponsable à l’encontre des migrants. Nous avons contesté haut et fort les décisions que nous jugeons injustes à l’égard des réfugiés. Nous ne cessons de publier des communiqués pour dénoncer les actes de la xénophobie et de racisme subis généralement par les migrants. Nous venons d’en émettre un autre lors du quatrième Forum thématique sur la migration, qui s’est déroulé du 16 au 18 décembre à Tanger.

Source :
http://aujourdhui.ma/politique/hend-mizouni-nous-saluons-les-operations-de-regularisation-des-sans-papiers-menees-par-le-maroc

Author: CVDTunisie